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23/02/2014

Kiev : chaos et sections d'assaut

"EuroMaïdan" : les drapeaux rouge et noir sont ceux des néos, qui surfent sur la vague.

ukraine

 Article significatif de Piotr Smolar dans Le Monde : ici

 Et nos commentaires :

  


 

 

  Extraits de l'article de Piotr Smolar :

<< ...Les rares acclamations sont pour Dmytro Iaroch, le chef de Pravyi Sektor, réunissant les groupuscules nationalistes les plus engagés dans le combat. « Pravyi Sektor ne rendra pas les armes et ne libérera pas les bâtiments tant que notre principale revendication, le départ de Ianoukovitch, ne sera pas satisfaite ! » lance-t-il, protégé par trois molosses masqués. Grondement de satisfaction. Ce n'est pas la foule qui est extrémiste, mais la tragédie vécue sur cette place qui est extrême. L'adrénaline toxique n'aide pas à penser aux lendemains... >>

 

[NDPP] 1. Pravyi Sektor est la plus brune de toutes les formations d'extrême droite ukrainiennes. (Notre blog, 20/02 : photo d'un de ses miliciens). 2. La première et les deux dernières phrases de Piotr Smolar désignent ce qui se passe en ce moment : la foule n'est en phase qu'avec les milices brunes. « Les rares acclamations » sont pour le capitaine Röhm local, Dmytro Iaroch. 3. Ces faits sont constatés par Le Monde : puissent-ils instruire les naîfs qui nous reprochaient d'en parler depuis plusieurs semaines.

 

<< Il n'y a plus de front, il n'y a plus d'ordre, il n'y a plus de forces de l'ordre, renvoyées dans leurs casernes par les députés, qui pourtant n'ont aucune prérogative en matière de sécurité. On en vient à se dire qu'une parenthèse s'ouvre dans l'existence même de l'Etat ukrainien, en observant une colonne de combattants qui remonte la célèbre rue Grouchevski, les mains alourdies de boucliers, de bâtons, de chaînes ou même d'une hache. Ici ont eu lieu de féroces combats contre les Berkout, les forces antiémeutes. La colonne d'hommes masqués avance jusqu'à la Rada [le Parlement], pour en assurer la garde. Alexeï Konovaliev, du parti nationaliste Svoboda, marche avec eux. Tandis que, dans l'enceinte du Parlement, les votes historiques se succèdent, lui ne voit rien d'anormal à cette pression physique de la patrouille. «On veut la démission du président, qui a du sang jusqu'aux coudes, puis sa comparution devant un tribunal. » La lutte continue. « Il suffit d'une étincelle et tout prendra feu », annonce-t-il. A cet instant, une camionnette banalisée surgit de l'esplanade devant la Rada, un policier à bord. Il tente de fuir devant la patrouille. Hurlements. Une centaine d'hommes se mettent à courir à sa poursuite. Ils finissent par s'emparer de la camionnette, sans le chauffeur, dans la ruelle longeant le siège du gouvernement, aux lumières éteintes. Les vitres volent sous les coups, assénés avec rage. Une étincelle, disait-il.

A l'intérieur de la Rada, l'atmosphère est irréelle. La chambre d'enregistrement à la solde du président a implosé. En ce lieu traditionnel de combines, de votes manipulés et de rixes, les formations de l'opposition et le Parti des régions, tous léchés par les flammes de la crise, plébiscitent l'accord politique. Il comprend une condition, majeure mais intenable : le désarmement des combattants de Maïdan dans les vingt-quatre heures. >>

 

[NDPP] 1. La description de la section d'assaut (qui exerce une « pression physique » sur le Parlement) se passe de commentaires. Noter qu'un député du parti Svoboda marche avec elle : et Svoboda (ex « parti national-socialiste ») est la formation de Tyagnibok, à qui Laurent Fabius a dû faire des amabilités le 20 février : voir notre note du 21 février. 2. Quant à l'autorité et la valeur morale de la Rada, voir le dernier paragraphe de Smolar. Le clan Ianoukovitch cède la place à un chaos d'où émergera un clan rival. Mme Timochenko est sur les rangs... Ioulia II, le retour : she's coming back and she's angry. Mais on se souvient que Mme Timochenko (avant sa chute) s'entendait en coulisses avec Vladimir Poutine, lequel a une attitude circonspecte envers les événements actuels en Ukraine. Russophobes par définition, les néo-nazis ukrainiens sont résolus à ne pas laisser faire.

  

 

11:08 Publié dans Russie-Ukraine-etc | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ukraine

Commentaires

L'AIR FIN

> Ils ont l'air fin en France, ceux qui criaient en 2013 que l'extrême droite est ce qu'il y a de pire au monde. En 2014 ils ferment les yeux sur celle d'Ukraine qui chevauche des foules. Si quand cela devient un phénomène de masse ce n'est plus ce qu'il y a de pire, je voudrais qu'on m'explique.
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Écrit par : leoluca / | 23/02/2014

> "ordo ab chao"
Elle est ici l'explication, si on peut dire
Et ce n'est pas fini
triste et redoutable époque
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Écrit par : jean / | 23/02/2014

SYRIE-UKRAINE

> Serai-je machiavélique ? Et si les américains voulaient faire payer à Poutine leur échec en Syrie (renoncement à punir Assad suite au "loupé" des missiles en Méditerranée). La diplomatie américaine est spécialiste en recherche d'intérêts à [très] court terme...
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Écrit par : franz / | 23/02/2014

CIBLES

> Ioulia Timochenko et Viktor Klitschko sont des cibles pour les néo-nazis. Ils ont dit à Klitschko avant-hier "on va te buter" quand il plaidait à Maïdan sous les insultes pour l'accord avec Ianoukovitch signé grâce aux ministres européens.
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Écrit par : Tarass / | 23/02/2014

L'EST

> Face à ce coup d 'Etat , il faut absolument que l'est de l'Ukraine face sécession.
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Écrit par : Youri / | 23/02/2014

DRAMATIQUE

> La situation en Ukraine est assez dramatique, avec comme seules issues à vue humaine la guerre civile ou la partition...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 23/02/2014

COEXISTER

> Comment en est-on arrivé là, comment ces forces néo-nazies sont-elles montées en puissance dans ce pays, sans contre-pouvoir crédible en face si je comprends bien,....? C'est la situation dans sa globalité, son évolution depuis la chute de l'URSS, qu'il nous faut analyser pour éviter demain un scénario proche chez nous.
Quand je vois ici que le gouvernement le plus impopulaire, le plus décrédibilisé, que dis-je, le plus violemment haï de notre Vè République se choisit pour ennemis un Dieudonné, quelques groupuscules d'écervelés extrémistes , je crains que ce ne soit leur offrir sur un plateau le pouvoir de la rue demain.
Comme si notre gouvernement n'avait pour autre ambition que de choisir parmi les petites frappes du système et crapules lobotomisées ceux qui demain le jetteront en pâture aux foules déchaînées.
Au fond, toujours cette stratégie des élites obscures de faire monter les plus médiocres, les plus aisément corruptibles, hier des partis existants, aujourd'hui des forces montantes, pour s'assurer, quoi qu'il arrive, de continuer à tirer les ficelles en douce, quel que soit le chaos dans lequel s'enfonce le pays.
Il est urgent qu'une authentique élite se prépare, qui incarne le peuple dans ce qu'il a de grand, d'indomptable, et en premier lieu dans sa diversité réelle, chez nous, et dans toute l'Europe.
Ce pourquoi l'initiative audacieuse d'un Samuel Grybowsksi et ses camarades partis autour du monde (association coexister), ce qui se tisse de fraternité dans la quête amoureuse de la vérité sur le forum Dialogue Abraham, ce qui se vit au contact du même bitume dur et froid, mais habillé quelques heures de la douceur d'une flamme dansante, avec les Veilleurs, ...tout cela participe à la formation de tels Serviteurs du Bien Commun.
Aujourd'hui rester loin des feux des médias et hors de la spirale économique est nécessaire pour ne pas se faire happer par le système, qui est prêt à recycler toutes les idées, depuis l'antisémitisme nazi ou intégro-islamiste jusqu'au gender version LGBT en passant par la famille traditionnelle sauce UMP, pourvu qu'on puisse les décliner en produits dérivés à forte valeur ajoutée.
Ne nous leurrons pas, on ne pourra faire l'impasse sur l'héroïsme: non pas d'abord celui des armes, mais le plus grand d'abnégation, de Charité.
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Écrit par : Anne Josnin / | 24/02/2014

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